Publié dans Vie de maman en construction

Dépression post-partum : où sont les médecins ?

Ce n’est pas pour me faire plaindre, mais évidemment la dépression occupe actuellement (malheureusement) toute ma vie. Très renseignée même avant ma grossesse, j’ai eu la chance de connaître les symptômes et de demander de l’aide…et pourtant…

depression

Charmants médecins…

On nous répète partout, dans les livres, livrets et sur Internet, que si on se sent dépassée il faut consulter, ne SURTOUT pas hésiter. La blague.

  • La sage-femme à domicile : au retour de la maternité, elle est censée être là pour aider et rassurer. Nous sommes tombés sur une vieille femme acariâtre qui nous a gueulé dessus tout du long (parce que notre porte de hall ne s’ouvrait pas, parce qu’elle s’était planté d’ascenseur, parce que bébé dormait lors de sa venue…même mon homme a été traumatisé par cette bonne femme). À ce moment-là j’allais plutôt bien mentalement, mais mine de rien, le mal-être a peut-être commencé là, cette pression qui débute…
  • Un médecin généraliste : aux 4 mois de bébé, je me sens totalement épuisée, j’ai des vertiges et des palpitations. Je dois reprendre le taff donc je vais chez un médecin généraliste (pas la mienne car en vacances à ce moment, mais le même cabinet) qui me fait une prise de sang, me dit que tout va bien, d’aller acheter un cocktail de vitamines de mon choix en pharmacie.
  • Un autre médecin généraliste : 2 semaines après ma reprise du travail, les premiers signes arrivent d’un coup en un jour, violents. Je vais chez un docteur à côté du taff, qui me prescrit la même prise de sang malgré les résultats que je lui montre, et me dit de me reposer (je fais comment ? tu m’explique ?).
  • Encore un autre médecin : évidemment résultats normaux. encore 2 semaines plus tard je perds pied, j’ai des comportements un peu dangereux…j’arrive à dégoter un rendez-vous avec mon médecin généraliste. À cette période, je n’ai plus confiance en personne, tout le monde m’énerve, je ne supporte plus rien ni personne. Je vais au rendez-vous avec bébé, pas le choix. Quand elle voit à quel point il est prenant et à quel point je suis mal, elle me met d’office en arrêt. Sauf qu’à cause de mon contrat et de mon peu d’ancienneté je perds beaucoup d’argent, donc je demande à reprendre, contre son avis. Être en arrêt c’est bien mais perdre trop d’argent me stresse encore plus… on a des factures. Elle voulait prolonger, insiste. Je dis qu’on verra plus tard. Je tiens tant bien que mal et elle me repropose un arrêt à chaque fois qu’on se voit.
  • La psychologue : vous voyez, voilà la seule lueur d’espoir dans ce cheminement. Elle n’a pas fait grand-chose pourtant. Mais elle est spécialiste en lien mère-enfant. Et elle comprend. Et elle me soutient. Et je sais qu’elle est là. Elle m’a dit que si vraiment ça n’allait pas je pouvais l’appeler. Malheureusement lors des crises d’angoisse je ne suis plus vraiment moi et je ne me verrais pas l’appeler. Mais le savoir c’est déjà bien.
  • Re ma médecin généraliste : J’apprends qu’avec 4 mois d’ancienneté, je peux bénéficier d’un arrêt compensé à 100% pendant 1 mois. Je lui en fais part, en disant qu’à telle date donc je pourrai. Là, elle en qui j’avais relativement confiance, me dit que ce n’est pas trop souhaitable, que ça voudrait dire que je ne suis pas guérie. En effet, je ne le suis pas du tout. Mais cette phrase rompt le lien, je n’ose pas protester, je me rends malade de passer pour une chieuse qui veut un arrêt de complaisance. Alors d’accord on va faire semblant…Je ne suis pas guérie mais je vais faire genre, jusqu’au jour où je pourrai plus…
  • Bonus : le CIDFF. Une amie m’en avait parlé. Description « Spécialisée dans les droits des femmes et des familles, l’association CIDFF des Yvelines informe et propose un soutien psychologique, entre autres ». Je les contacte. Il y a une permanence à 5 km de chez moi, le lundi entre 14h et 16h. WTF ?? Bon, clairement on a pas bien compris qu’en dépression on est une loque…et que déjà me bouger chez mon médecin à 100 mètres à pieds et mon taff à 15 km en voiture est une réelle épreuve. Parfois même monter les escaliers…Et puis après tout, que pourraient-ils faire d’autre ?

 

Écoutez-nous !

Bilan : même quand on se manifeste, quand on demande de l’aide, il est difficile d’en avoir vraiment. Combien de copines à qui j’avoue que je ne vais pas trop bien me font les yeux ronds ? Un bébé adorable en pleine santé, un chéri génial, je ne devrais pas me plaindre. Sauf que la dépression, je ne le savais pas avant, ce n’est pas une souffrance coordonnée à un événement. C’est un état. Ça m’est tombé dessus littéralement du jour au lendemain. Je ne contrôle absolument RIEN. Parfois ça va relativement bien et il suffit d’un cri dans la rue, d’une engueulade entre collègues au travail pour que je vois des étoiles, que les vertiges arrivent et que mon corps soit rempli de boules d’angoisse. Mais non, on ne voit rien donc ce n’est rien.

Ok, je fais semblant…

Maman en chantier

Ps : je ne dis pas que TOUS les médecins sont comme ça…mais force est de constater que je ne suis pas tombée sur ceux qu’il fallait…c’est pas faute d’avoir cherché de l’aide, donc j’imagine pour celles qui n’osent même pas faire ce que j’ai fait.

23 commentaires sur « Dépression post-partum : où sont les médecins ? »

  1. Oh, c’est triste de lire que tu n’as pas trouvé d’aide comme il te le faudrait…Ca ne m’étonnes pas tellement, mais si tu penses que la psy est d’une grande aide, n’hésites pas à la solliciter. Elle a peut être d’ailleurs elle-même d’autres contacts qui pourraient être plus efficaces…en tout cas j’espère que tu vas aller mieux et je t’envoie toutes mes ondes positives…!

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    1. merci beaucoup. et bien elle m’a justement orienté vers un psychiatre. j’ai pris rdv début février pour….fin mars. c’est ça le problème, ce sont des pathologies « urgentes » mais dont la prise en charge est bien trop longue….

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        1. si je dois essayer de donner un comparatif, c’est comme si tu avais la pire des grippes de ta vie, et qu’elle durait des mois, sans qu’aucun médecin ne sache quoi faire…:( (bon en gros évidemment lol)

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      1. obtenir un arrêt est devenu très compliqué, après mon 6ieme mois de grossesse , et j’ai consulté 3 medecins differents pour obtenir un arrêt mon bébé a maintenant 6 mois, et depuis le 6 ieme mois de grossesse j’ai des insomnies jusqu’a aujourd’hui. et hier j’ai consulté le medecin, il ma dit que je vais très bien, …. alors que au fond, je nevais pas bien, et j’ai pas la force de lui expliquer… ils ont peur de la securité sociale pour donner des arrêts…personne ne s’occupe des femmes enceintes ou apres accouchement

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        1. C’est terrible 😔 maintenant j’en suis sortie mais à l’époque j’avais tellement l’impression qu’on en avait rien à foutre de moi. Dire à quelqu’un qui dit qu’elle va mal que non non elle va bien c’est un non sens. Et puis de plus en plus difficile de voir différents médecins…déjà si compliqué d’en voir un seul. Je te souhaite tellement de trouver quelqu’un de bien. Plein de courage ♥️♥️♥️♥️ surtout que tu as eu le courage de consulter et ça c’est pas simple en +

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      2. je connaissais pas les problèmes des femmes enceintes avant ke je tombe moi meme enceinte lannée dernière, et j’ai des douleurs au ventre tellement je suis fatigué. mais j’ai decouvert lacharnement et la mechanceté envers les femmes enceintes et que tout les problemes liés a la grossesse l’accouchement sont pas pris en compte, c’est une honte, mais notre voix n’est pas entendu, comment le congé mat ne dure que 3 mois alors ke le bb ne fait pas encore ses nuits, ca ne doit pas etre appelé congé mat, car ce n’est pas un congé mais un arrêt

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  2. C’est dingue ça, on se sent mal et on va taper aux portes pour demander de l’aide et personne ne comprend…en tout cas, moi je te comprends, mon bibou a 4 mois et je suis encore plus épuisée maintenant que lorsqu’il ne faisait pas ses nuits au tout début…c’est que c’est une sacrée responsabilité sur nos épaules de maman un enfant, on a beau dire et que notre mari soit là, je ne pense pas que les hommes perçoivent cette responsabilité de la même manière que nous. C’est épuisant d’être tout le temps en alerte pour satisfaire ce petit bout, et même si on dit partout de ne pas s’oublier, on est obligé par manque de temps ! Courage, on va y arriver.

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  3. J’ai connu aussi cette dépression post partum. Mais plus tardivement que toi et surtout je n’ai pas voulu me l’avouer.. J’ai repris le boulot quand ma fille avait 3 mois. Je me donne a fond les 4/5 premiers mois (je suis commerciale et la pression est énorme). Je sors des resultats de dingue, grosse progression de mon chiffre d’affaires.. je fais beaucoup de kilomètres et je commence a fatiguer avec les nuits encore entrecoupées de ma fille (qui perd sa tutu). Elle a 7 mois. Je prends cela pour de la fatigue passagère , j’attends ma semaine de vacances avec impatience, je me dis après ça ira mieux. Mais ça va mieux 1 semaine, puis ça recommence. Des hauts, des bas.. Je n’ai pas voulu admettre que je faisais un burn out qui a glissé sournoisement en drepression. . j’avais envie de rien, tout me paraissait insurmontable. jusqu’au jour où mes patrons ont tirés la sonnette d’alarme, j’ai failli perdre mon boulot et avec le crédit de la maison qu’on devait signer, c’était pas le moment. Acculée par la situation, j’en ai parlé a mon entourage (avant devant tout le monde, même mon homme, je faisais semblant que tout allée bien). Tout le monde est tombé de haut.. Du moment que j’en ai parlé, j’ai commencé à relever la pente (et mes 3 semaines de congés d’été ont été bénéfique). Cela fait 6 mois a présent, je fais attention et guette les moindres signes, mais je vais beaucoup mieux et je peux dire que je m’en suis sorti.. Nous sommes trop peu informé sur le sujet et cela est tellement « honteux » , mal perçu d’etre en depression (alors qu’on a tout pour etre heureux) qu’on garde ça pour soi.. Bon courage.

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    1. Je lis beaucoup de témoignages de femmes qui, dès qu’elles en ont parlé, allaient mieux. c’est dommage que ça n’ai pas eu cet effet sur moi. bon après en en parlant pas je pense que ça aurait été carrément au-delà et je préfère ne pas imaginer…c’est clair ça prend sur tout, le boulot, le perso, c’est terrible. un grand merci pour ton témoignage ça fait toujours du bien de savoir qu’on est pas seules

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  4. Je n’ai pas vraiment de conseils à te donner, je ne suis pas toujours au top du top moi même… mais je voulais juste te manifester mon soutien… j’espère que ça te « défoule » un peu d’en parler sur ton blog, et que ça te fais un peu de bien de savoir qu’il y a des personnes ici qui te comprennent parce qu’elles traversent aussi ces périodes chaotiques. Car le plus douloureux, c’est souvent ça justement, l’impression que personne ne comprend, et que personne ne peut aider. C’est déjà tellement énorme que tu te rendes compte de ton problème, et que tu essayes de trouver des solutions! Même si pour le moment, ça te fais une belle jambe n’est-ce-pas?! Bon courage en tous cas, de tout cœur…
    PS: as tu déjà essayé un traitement médicamenteux? je n’ai pas forcément envie d’en parler ici mais il me semble que tu as mon adresse email maintenant donc si tu veux on peut en discuter de manière plus privée 😉

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    1. Merci, c’est vrai que je sais que c’est déjà énorme mais en effet ça ne m’aide pas trop en ce moment 😦 en fait c’est dur de se dire qu’on fait des choses pour s’en sortir mais que ça ne mène nul part. Et oui je suis sous médocs depuis octobre 😦 d’où le fait que la psy veuille que je voie un psychiatre parce qu’elle a l’impression (et moi aussi) que le traitement donné par la doc ne fait rien, je t’écris un petit mail c’est gentil 😉 et oui ça fait du bien de pouvoir en parler, parce que forcément je ne pense qu’à ça, donc à un moment donné il faut évacuer

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  5. Bien sur qu’un bebe adorable, un boulot top et un mari excellent n’y changent rien. c’est plus profond. as tu tente l’asso Maman Blues? Ils ont l’air bien. Il faut arriver a discuter, meme si c’est par telephone. j’imagine combien c’est dur tout ca, on se sent tres mal et on culpabilise. mais tu n’es pas la seule, oh non…courage, et je suis la aussi si tu as besoin un jour de parler ou tout simplement te changer les idees. j’habite pas tres loin. Courage courage, on est la et tu vas arriver a remonter la pente.

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