Publié dans Vie de maman en construction

Quand on veut on peut (ta gu**** !)

On a tous quelqu’un qui nous a un jour sorti cette phrase alors qu’on était au fond du gouffre, ou qu’on arrivait pas à manger mieux (ou qu’on galérait financièrement, là c’est encore plus risible…)…Cette phrase me sort par les yeux et tous les pores de la peau. 

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J’écris cet article alors que sur mon Instagram un vendeur de produits détox est venu m’expliquer par A + B qu’il fallait d’abord détoxifier l’organisme avant de vouloir maigrir. Bon, il me dit que ce n’est pas pour me vendre ses produits, bref…On finit par parler de la motivation et monsieur de me dire qu’on est toujours seuls dans la vie, que c’est à nous de nous bouger et de faire que la vie soit positive, et que c’est notre faute si on grossi, quelque soit notre situation. Et plein d’autres choses que je vais détailler plus loin…

MAIS LOL.

Il est tombé sur la mauvaise personne. Je me suis donc dis qu’une piqûre de rappel était nécessaire. Oui c’est magnifique de dire qu’on est seul décisionnaire de notre façon d’agir, de ce que l’on peut faire avec notre corps, c’est une idée qui me plaît. Désolée de vous décevoir mais NON NON et NON. Oui ça arrive et quand ça arrive c’est génial, y’a rien qu’à voir tous les exemples de réussite, mais il y a aussi des éléments physiologiques et chimiques qui font que tu peux essayer comme tu veux, et bien tu ne peux pas ! Ça m’agace tellement que c’est probablement la première fois que je poste deux article dans une journée.

Donc la piqûre de rappel se trouve ici. Si vous avez déjà lu mon témoignage 10.000 fois et que ça vous saoule passez vôtre chemin, ce genre d’article est là pour aider, pas pour en rajouter. La dépression post-partum touche un nombre incroyable de mamans (un peu moins de 20% selon certaines études – je ne parle pas de baby blues hein ça n’a rien à voir) mais soit elles n’osent pas en parler, soit elles ne comprennent pas ce qui leur arrive. Pour certaines vous n’en entendrez parler qu’une fois la période passée car elles auront déployé des efforts de folie pour le cacher, soit vous le découvrirez trop tard (désolée de plomber l’ambiance mais appelons un chat un chat, ça arrive plus qu’on ne le croit, ce tabou commence à me pomper l’air).

Comme je l’ai dis à ce monsieur j’avais tout pour être heureuse et je l’étais ! Mes kilos de grossesse s’envolaient, j’aimais mon bébé et mon chéri plus que tout et j’avais un nouveau taff qui me plaisait. Puis ce jour de septembre où j’étais en voiture en sortant du travail. PAF. Vraiment, comme un PAF. Je me suis transformé en fontaine et j’ai dégringolé littéralement, doucement mais sûrement jusqu’à envisager le pire, même dans la seconde qui a suivi avec ma voiture. Je sais c’est flippant. La psychiatre m’a expliqué que ça arrivait. Pour vulgariser la chose elle a mis en images une surchauffe qui fait que deux neurones se déconnectent. Juste deux mais ça suffit. Et ton cerveau contrôle ton corps quoi qu’on en dise.

Alors non la colle à neurones ça existe pas, donc on patiente, on prend des médocs ou pas selon la gravité et on attend patiemment.

A ce moment là je n’arrivais parfois même plus à marcher tellement j’étais une loque. Me lever de mon lit était un défi et je n’arrivais plus à toucher mon fils. Dans ces moments là monsieur tu crois vraiment que si tu m’avais dit « allez c’est toi qui décide, motive toi !!! » je me serais levée en disant « ah ben oui merde c’est tout con en fait merci ça va super je vais aller faire un petit footing et manger du poulet, comment n’y ai-je pas songé avant ? » ????

Je n’éprouvais plus AUCUN plaisir dans la vie à part celui de manger, et même celui là était compliqué. Par exemple hier j’ai pris plaisir à manger des endives. Ben à l’époque même les sushis ne me faisaient plus vraiment plaisir (ceux qui me connaissent comprennent :p). Il me fallait en arriver à des extrémités folles genre orgie de bouffe pour ressentir un chouille de plaisir. Et je me forçais même à faire ces orgies parce que je sentais que ce plaisir fugace me retenait à la vie, les kilos m’importaient peu et heureusement.

Monsieur me rétorque entre autres à cet instant là que justement je me trompe car les mauvais aliments augmentent le sentiment dépressif et que le sport libère des endorphines. Sans déc :p vous savez je suis journaliste de formation hein donc je sais quand même quelques trucs. Il va falloir expliquer combien de temps qu’un dépressif (un drogué, un alcoolique, un anorexique, et toutes les maladies que vous voulez) ne PEUT PAS entendre de discours raisonnable !!??

Ma psychiatre m’avait choqué à l’époque (mais fait aussi beaucoup de bien) en me disant cela alors que je m’inquiétais de trop me plaindre et de faire souffrir mes proches « C’est une maladie, une vraie ! Pas une blague que vous inventez pour sécher le boulot ! Et là elle est en train de vous tuer. Croyez-vous que vos proches oseraient vous dire ce qu’ils vous disent si vous aviez un cancer ? ».

Le déclic doit venir de vous ! Sinon vous n’arriverez à rien. Pareil, qu’on ne me dise pas que je pourrait faire du sport si je voulais en ce moment, évidemment sans compter les petites séances de fitness que je fais à la maison, de vraies séances de sport. Je bosse, mon chéri est en horaires décalées, nos amis et notre famille sont en vacances et la seule personne qui pourrait garder fiston, et ben on est fâché avec depuis les vacances… Si si j’ai tenté de faire mes séances avec fiston. Ah ah la blague. Alors je fais mon fitness quand il dort, ou le soir quand papa est là. Et c’est déjà pas mal !

Pour finir ce gros article (là on peut dire que l’inspiration me dépasse un peu, je suis légèrement énervée lol je sais pas qui lira jusqu’au bout), petite anecdote sur une personne qui m’avait complètement traumatisé à l’époque. Une nana ultra sportive et en mode « graines-tofu-salade » que j’enviais pour sa plastique et son mental. Elle m’avait sorti que « j’étais pour ma part une vraie loque, que je devais me bouger sinon tout le monde allait me laisser tomber et que la dépression post-partum c’est comme tout c’est une mode, nos ancêtres avaient-ils ce problème ? ». Bon déjà j’ai pas posé la question aux ancêtres hein… et 1 an plus tard, la dite-nana, jeune maman à son tour, tombe dans le même précipice que moi. Et elle tombe vraiment très bas, très loin, apparemment plus loin que moi… Ne croyez pas que je me sois réjouie bien au contraire, je ne souhaite ça à personne et nous ne sommes pas dans un concours. Mais comme me l’avait dit ma psychiatre, ça peut arriver à tout le monde (elle essayait de me rassurer vu que je me disais qu’au final je devais avoir un terrain favorable…). Et ça arrive aussi à la majorité de remonter la pente, comme elle et moi.

Alors je dirais plutôt « quand on veut, on tente, et on patiente ». 

Maman en Chantier

Ps : là évidemment je parle dans le cas d’une dépression post-partum mais il y a plein d’autre configurations. Parce que si on part par là, on va me dire que si je veux je peux faire une équation à plusieurs inconnues…(là encore big up à ceux qui me connaissent).

Ps 2 : monsieur si vous passez par là désolée de vous avoir bloqué mais que vous me proposiez ce que vous me proposez après ce que je vous ai expliqué, euh…ça me dépasse légèrement…

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6 commentaires sur « Quand on veut on peut (ta gu**** !) »

  1. Pour répondre à la question, nos ancêtres ne souffraient pas de ça… ben si, dans ma famille, de générations en générations et de bébés délaissés en bébés délaissés car justement, personne ne se préoccupait de la souffrance maternelle qui empechait de créer un lien sain avec son enfant… j’en ai une conscience aigüe car ça me coûte assez cher en psy pour briser la chaîne!

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    1. ben évidemment ! et même il y a des siècles ça arrivait forcément, sauf que les préoccupations sur le mental des gens et leur bien être n’avaient rien à voir. si une mère faisait une connerie on ne l’attribuait pas à ce genre de maladie. tout comme (pour comparaison) on appelait « pustule » ou « angine » certains cancers parce qu’on ne savait pas ce qu’était le cancer

      Aimé par 1 personne

    1. alors après faut aussi savoir si les femmes avant ont eu des difficultés…parce que concernant ma mère plutôt crever que de m’avouer un truc pareil et pourtant ça expliquerait beaucoup de choses…c’est encore tellement tabou et tellement méconnu. il y a quand même un nombre incroyable de personnes qui pensent que ce sont des mamans qui ralent pour un rien…ou qui sont juste dépassées… y’a des mamans dépassées qui font pas de DPP et heureusement.

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  2. Ca c’est vrai que la dépression à tjs existé (à mon sens) mais elle n’avait juste pas le même nom…sans parler de la DPP. C’est vraiment dingue l’ampleur que ça peut prendre, et surtout le côté ultra soudain de ce qui t’est arrivé. J’ai lu que pour les dépressions « classiques », des bactéries seraient en jeu, c’est peut-être ca que voulait dire Monsieur Instagram ; apres je sais aussi que quand on est dans cet état (tout comme en burn-out) bah on peut pas faire grand chose avec son corps et même sa tête (choisir, réfléchir, même lire…). Bref, encore une fois les gens manquent un peu d’éducation dans tous les sens du terme. Et se sentent tjs obligés de donner des conseils au lieu d’écouter. J’espère que cet épisode est bien loin derrière toi maintenant, et merci en tout cas de nous partager cette expérience qui nous éclaire.

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    1. merci beaucoup à toi. non en fait lui ce qu’il voulait dire c’est que la bouffe transformée a tendance a favoriser la dépression (tout comme l’alcool d’ailleurs). Elle te donne un shoot nerveux et après te fait redescendre encore plus bas vu que ton corps a été leurré. Mais bon ça je le sais depuis bien longtemps, mais à l’époque j’avais besoin de ces shoots continuels justement.
      En tout cas oui c’est bien derrière moi même si évidemment j’ai une petite appréhension quant à la naissance d’un deuxième enfant. Même si ma psychiatre m’a bien affirmé qu’une DPP au premier ne voulait pas dire DPP au second

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