Déjà 13 ans mon papy…

Des soirs et des soirs à nous engueuler pour faire mes devoirs. Des pleurs pour ne pas te réciter mes tables de multiplication, des hurlements pour regarder encore un peu les Minikeums. Et puis ce jour de juin, où j’aurais donné beaucoup pour pouvoir t’entendre encore me crier dessus…

Je passais beaucoup de temps chez mes grands-parents. Ils venaient me chercher le soir, m’emmenaient parfois le matin à l’école, me gardaient pendant les vacances, m’emmenaient au ski et à la mer. Tous les soirs, je faisais mes devoirs avec mon papy. Entre complicité et cris, entre algèbre et dates historiques, nous étions en perpétuel conflit. Mais bordel ce que je l’aimais.

Mon papy qui a fait le service militaire à Dakar, je te retrouve constamment lorsque je vois des films avec Louis de Funès, vous vous ressemblez tant. Toi qui ne pouvait plus manger quand j’avais un simple rhume, qui a tremblé quand je me suis faite opérer de l’appendicite. Toi qui attendais avec tant d’impatience de me voir obtenir mon bac, tu m’en parlais depuis la maternelle. A 10 jours près tu l’aurais vu papy…en tout cas j’espère que tu l’as su quand même.

Et puis juin

Ce matin où Papa vient me réveiller doucement à 5h du matin, je sais que ce n’est pas normal. Il m’annonce, je pleure mais je me rendors pendant que maman et lui partent à l’hôpital. Le reste ? je ne me souviens plus. J’entends encore vaguement maman, mamy et tonton sangloter sur le canapé. L’enterrement ? il y a peu j’ai dis en passant devant cette même église « il faudrait que j’y rentre un jour je me demande comment c’est à l’intérieur ». Ma mère m’a rappelé que la cérémonie avait eu lieu là. Je n’en ai pas le souvenir, je n’étais pas mentalement présente. 

Déjà 13 ans sans toi, on se rapproche chaque année de ce moment où j’aurai vécu plus longtemps sans toi qu’avec toi. Je ne viens pas souvent au cimetière, pardonne moi, ça a toujours été ma hantise. Mais qu’est ce que je pense à toi. Toujours.

Mon papy. 

Maman en Chantier