J’en parle rarement car c’est un peu douloureux (oui encore ! on se poile sur ce blog lol) comme sujet mais je suis de sang 50% français et 50% turc.
Voici un peu de ma vie
Mon père, donc, est turc. Il est arrivé ici vers 20 ans pour rejoindre ma mère qu’il a rencontré par correspondance. Il voulait apprendre l’anglais et finalement il a appris le français par la force des choses.
Dès lors, il a tout quitté. Sa famille, son pays, ses racines, sa culture. 5ans après je suis arrivée. Chaque année, nous allions en Turquie, j’ai construit mes souvenirs là bas, senti les odeurs, imprimé les couleurs.
La bonne senteur du pain dans les allées du Grand Bazar. Le maïs sur le bord de mer, cuit à l’eau et dégusté et famille avec de nombreux cousins et cousines. Les pide (regardez sur le net si ça vous intéresse, c’est un peu une pizza si je dois prendre un truc approchant) cuits au feu de bois…L’odeur de javel dans la salle de bains de ma tante, mon grand-père qui se moque de mon turc (très !) approximatif en avalant du raisin. Les pastèques que l’on mange à toute heure. Les énormes pêches. Le bleu/gris de la mer noire….
Depuis tout ça, ça n’existe plus que dans mes souvenirs…Quand je parle de « ça », ce sont les enfoirés qui ont bousculé nos vies même quand on continue à avancer. Parce que la Turquie est un pays à risques, il est inenvisageable pour moi d’y aller ou d’y amener mon fils. Même la famille comprend…
Il y a 5 ans, j’y suis allée seule. Je n’avais aucune crainte. J’étais libre. Maintenant je suis entravée par cette peur. Peur d’y aller mais aussi peur que mon fils ne sente jamais ces odeurs, ne découvre pas ces couleurs, mais aussi ses (très) nombreux cousins et cousines.
Maman en Chantier
Une Vie en chantier 
Quelle belle peinture tu nous fais là ! J’ai l’impression d’entendre mon père me conter son pays natal mais aussi sa douleur de ne pas pouvoir y retourner tout comme toi.
En tous cas ça donne très envie et je rêve moi aussi de pouvoir m’y rendre. Peut-être pourrons-nous le faire un jour ? Peut-être même pourrons-nous le faire ensemble avec nos babyboys 😉
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oh ça serait tellement génial, toi c’est quel pays ? il faut vraiment qu’on puisse se voir !
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Ton père a dû tout quitter, cela ne doit pas être facile de couper toutes ses racines, je crois qu’on n’oublie jamais.
Qui sait ? peut-être qu’un jour tu y retourneras, je te le souhaite en tout cas!
bises
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je l’espère merci !
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