Ma psy m’a posé cette question. Je l’ai trouvé très intéressant évidemment de son point de vue, mais également si vaste, si vascularisée. Par où commencer ? par quel âge ? étais-je déjà quelqu’un ? Je lui ai répondu en quelques minutes, mais j’ai senti le besoin de développer ici…et serais d’ailleurs heureuse que certaines me suivent. Je trouve que c’est toujours assez fort et déroutant de découvrir qui était cet enfant, qui est à la fois toujours là, et là la fois si loin.
Bébé
Evidemment je ne me souviens pas…j’ai droit à des photos, des anecdotes mais rien de tangible. Apparemment (contrairement au mien), j’aimais beaucoup m’occuper seule avec mes premiers joujous. Je riais tout le temps, souriais tout le temps…Rarement malade, juste l’accouchement de ma maman difficile à cause de mes trois tours de cordon autour du cou….
Enfant jusqu’à la fin de l’école primaire
La joie de vivre. Le bonheur. Tout me plaisait, j’aimais tout le monde, j’avais confiance en l’avenir. J’étais très fidèle en amitié (anecdote : un jour en maternelle, une petite fille arrive en milieu d’année et ma meilleure amie avec qui je passais tout mon temps ne reste qu’avec elle. J’en suis arrivée à prendre le bras de la petite fille et la mordre à sang…aïe…on s’est retrouvé au lycée, elle avait toujours la marque. Bon avec le recul on a rigolé).
J’étais aussi très généreuse. Autre anecdote : beaucoup de petits jouets disparaissaient de ma chambre et ma mère ne comprenait pas. Un jour elle voit que mon pantalon est gonflé tout en bas. Au final, je remplissais mes chaussettes de petits jouets genre kinder surprise ou Mc Do’ et je les distribuais à la récré. Déjà cette peur de pas être aimée…
En primaire, j’étais volubile, très expressive, voire trop. Quand je me vois en caméra je m’insupporte, je courrais de personne en personne pour raconter ma vie, montrer mes jouets. J’avais une passion pour le chant et la danse et je faisais des spectacles à tout va. J’avais aussi une belle propension au mensonge…comme lorsque j’ai dit à ma maîtresse que ma mère était enceinte…ou que j’allais intégrer une école de chant… Voilà, voilà. Jusque là, dans ma tête, je ne vois que de belles couleurs, un univers bleu et jaune, joyeux et assez aimant.
Donc résumons cette période :
- Joie
- Volubilité
- Générosité
- Confiance en soir
- Fidèle en amitié
- Très entourée d’amis
- Meneuse de groupe
- Accessible
- Débrouillarde
Et là tout s’écroule avec le collège.
La 6ème est pour moi une année à bannir, à écraser, à balancer au feu. On nous mélange, de nouveaux groupes se créent et je passe de meneuse à tête de turc. Dès lors, je vais vivre un enfer jusqu’au lycée (bon je peux pas dire que le lycée c’était le paradis mais pas de comparaison possible…). Harcèlement scolaire, on en parle beaucoup maintenant mais à l’époque non. Pourtant j’en ai parlé à ma mère, elle ne m’a pas cru. Il a fallu 2 ans pour qu’un de mes profs comprenne l’ampleur du problème et le meneur du groupe a été viré… Ce qui n’a pas tout arrêté évidemment. Je ferai probablement un article plus en profondeur sur ce sujet plus tard.
Donc maintenant, adulte je suis :
- De nature stressée
- Méfiante
- Sans confiance
- Je me laisse trop faire
- Je n’ose jamais dire les choses par peur de perdre l’amour des gens (même ceux que je connais depuis 5 min…)
Et je reconnais que ça me fait peur…de voir cet enfant si souriant et heureux de vivre qu’est mon fils et de me demander si il sera meneur, mené, voire malmené. On ne peut jamais savoir. La vie joue avec nous comme de la pâte à modeler. Quand je me vois en photo ou à la caméra, je ne me reconnais pas Et vous, qui étiez vous ?.
Maman en Chantier
Certaines de tes anecdotes sont adorables (même celle où tu mord ta camarade^^). Le collège est souvent une grande claque pour beaucoup d’enfants. Effectivement ça n’a pas l’air d’avoir été facile pour toi. C’est vrai qu’on n’a pas toujours dénoncé autant le harcèlement autant qu’aujourd’hui… Et encore aujourd’hui sont ampleur augmente avec le harcèlement de jeunes sur les réseaux sociaux. Étrangement, je ne m’inquiète pas trop pour ton fils. Tu ne peux pas le protéger de tout et tout le monde c’est certain mais tu es un maman à l’écoute et je pense que ça te permettra d’être suffisamment vigilante et réactive pour le soutenir dans cette période difficile.
A bientôt 😉
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oui c’est ce que je me dit….je l’ai vécu donc je l’écouterai si besoin
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Merci pour ces confidences. C’est dingue les ravages de l’école et des groupes…dur de savoir comment nos fils vivront les choses c’est vrai.
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C’est intéressant de voir l’enfant que nous étions, puis l’adulte que nous sommes devenus, d’entendre les anciens raconter ce que l’école était pour eux et ce que l’école sera dans 15 ou 20 ans.
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surtout que même les nôtres diront d’autres choses à leurs propres enfants lol
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J’adore cette photo de toi bébé !
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merciii
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Aaaah…être la tête de Turc. Le souffre-douleur de la moitié des petits cons de ton collège et allez dans un lycée qui n’est pas de ton secteur, mais finalement y retrouver une de tes pires tortionnaires et voir le problème s’amplifier. L’incompréhension et le désintérêt des profs. Le séchage de cours qui devient un art…J’avais presque oubliée…
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je dirais, heureusement qu’on oublie presque…perso ça remonte un peu quand je pense à la futur adolescence de mon fils….
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