Publié dans Vie de maman en construction

Ma belle-fille, je ne t’oublie pas…

C’est l’histoire d’une jeune fille qui rencontre un homme de 13 ans son aîné à 19 ans et en tombe amoureuse…Sauf que c’est aussi l’histoire d’une fillette de 9 mois que cet homme a eu avec une autre femme et depuis ils sont séparés.

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La jeune fille et l’homme se mettent en couple, ça devient sérieux même si l’homme est un type malsain et volage (évidemment cela ne se voit pas tout de suite, ça serait trop simple). La jeune fille, qui à la base ne supportait pas les enfant, s’attache à la petite fille. Elle loupe les cours de fac pour pouvoir la garder, elle s’installe quasiment chez l’homme et garde la petite à plein temps. Il fait beaucoup « d’heures supp » de nuit (comprendre « heures supp chez d’autres femmes ») et rentre à 6h du matin.

Alors le quotidien de la jeune fille devient celui d’une maman :

  • Levé de la petite, biberon, change, habillage
  • Emmener chez la nounou ou l’occuper toute la matinée quand c’est le week end
  • La faire manger, la câliner, jouer avec elle, l’emmener en week-end àa la campagne même…
  • La jeune fille fait les courses régulièrement vu que l’homme claque tout son argent dans le poker et ne donne que des nuggets à manger à sa fille, qui du coup a des problèmes récurrents de constipation (nous l’emmenons un jour à l’hôpital d’urgence pour une fissure à force de ne pas pouvoir aller correctement aux toilettes…). Elle lui achète des fruits, des légumes, et claque toutes ses économies.
  • Quand l’homme se lève enfin, il s’en occupe 1h et repart faire on ne sait quoi. Dehors ou sur l’ordi. La petite couchée le soir, il fait du mal à la jeune fille. Beaucoup. Elle veut porter plainte mais a peur de faire ainsi du mal à la fillette…

A côté de cela, la maman biologique de la petite, déjà maman d’une autre fillette avec un homme qui a disparu à l’autre bout de la terre, se fiche de sa gamine. Donc la jeune fille élève la petite comme la sienne, lui apprend à manger seule, à parler, à aller sur le pot…

Le jour où elle l’appelle « maman » pour la première fois, les larmes aux yeux, la jeune fille lui explique que même si elles s’aiment très fort, ce lien n’est pas le leur. 

L’homme est de plus en plus violent avec la jeune fille, dangereux. Au départ elle reste par aveuglement, par amour. Puis elle reste pour la petite. Elle a peur pour elle, puis peur de la perdre. Mais un jour alors qu’il va vraiment trop loin, elle doit s’en aller…C’est fini.

Il promet qu’elle pourra voir la petite sans qu’il la harcèle. Ce n’est pas le cas. Il joue sur le chantage. Elle manque à la petite qui est malheureuse sans elle. Un soir elle revient, espérant qu’il a changé. Alors qu’il tente une nouvelle fois de lui faire du mal, c’en est trop. Elle coupe tous les ponts. Toutes les larmes de son corps coulent car elle sait qu’elle ne reverra plus sa belle-fille si elle veut pouvoir vivre en sécurité. Ses propres parents, que la petite appelait « mamy » et « papy » doivent aussi y renoncer, la mort dans l’âme. La mère de l’homme se demande comment son bébé a pu devenir un être aussi abject. Car ce n’est pas la première fois. La jeune fille apprend à ce moment qu’il a déjà une petite fille, née à l’hôpital sans lui, alors qu’il couchait avec une autre maîtresse…

Cela fait bientôt 7 ans et régulièrement l’homme essaie de me contacter via les réseaux sociaux, probablement quand il se fait quitter une énième fois…tu auras 10 ans cet été ma belle , combien de femmes as-tu vu passer à la maison, pour une nuit ou quelques semaines ?. Tu me manques, si tu savais, je pense à toi chaque semaine, même si je sais que pour mon bien je devrais tourner la page, mais c’est impossible. Je me souviens de tes premiers pas et de ma fierté ce jour-là, de ton premier jour chez la nounou, de la première fois où je t’ai emmené au restaurant avec ma maman, de tes dessins animés préférés, de « doudou » et « titi » que tu perdais la nuit et que je devais venir ramasser pour que tu puisses te rendormir…Tu étais comme ma fille. Tu es celle qui m’a donné envie d’avoir des enfants, c’est grâce à toi que mon fils est là aujourd’hui. Tu étais un rayon de soleil malgré ta vie franchement pas facile. Je me demande à quoi tu ressemble, si tu as toujours tes boucles blondes et ton sourire coquin.

Il y a deux semaines, une de mes amies a accouchée d’une petite fille qu’elle a prénommée comme toi. ça m’a fait quelque chose de si particulier… J’espère de tout mon cœur que ton père ne t’a pas fait de mal et je ne pense sincèrement pas, pas à toi. J’espère que tu es heureuse malgré le fait que j’ai appris que ta mère t’a laissé à la garde de ton père car elle ne voulait plus s’occuper de deux enfants. J’ai trouvé le compte instagram de ta demi-sœur, que j’ai aussi gardé tellement de fois. C’est une ado rebelle, aguicheuse mais intelligente, elle aussi n’a pas eu une vie simple du haut de ses 17 ans. Un jour, je verrai probablement aussi un compte qui sera le tien. Et je me souviendrai encore une fois de ces très difficiles mais merveilleuses 2 années passées à t’élever et t’offrir mon amour inconditionnel.

Je t’aime et je t’aimerai toujours ma petite puce….Ta nania. 

Maman en Chantier

15 commentaires sur « Ma belle-fille, je ne t’oublie pas… »

  1. C’est témoignage à la fois très beau et très dur. Ton texte est magnifique !
    Je trouve qu’il soulève la question importante du statut juridique des beaux parents… Je crois qu’il y a des pays où une véritable autorité parentale est reconnue, ce qui permet un droit de visite en cas de séparation. J’imagine qu’elle doit te manquer chaque jour et à te lire je pense que son quotidien sans toi doit être difficile… Une grosse pensée pour vous deux, j’espère qu’un jour des retrouvailles seront possibles.

    Aimé par 1 personne

    1. tu as tout à fait raison c’est un gros problème, à la fois pour les beaux parents et surtout les enfants qui sont les premiers à en souffrir 😦 des retrouvailles me sembleraient tellement merveilleuses….mais quand j’y pense je ne sais pas si ce serait bon ni pour elle ni pour moi 😦

      J’aime

  2. Autant de peine que de colère à la lecture de cet article. On ne peut que souhaiter que ses parents se soient enfin réveillés pour son éducation ou qu’il soit tombé sur une fille comme toi qui la prend sous son aile. Tu resteras sa première Maman malgré tout. Bisous

    Aimé par 1 personne

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