Lui faire confiance

Déjà pendant ma grossesse, lorsque j’avais peur (comme beaucoup de femmes enceintes : de la fausse couche, du diabète, de la prématurité, etc…) je me rassurais en me disant « j’ai confiance en lui ». Certes, je suis consciente que ce n’est qu’une formule apaisante et qu’il n’était pour rien dans le bon ou mauvais déroulement des choses. Pourtant, j’avais cette idée en moi qu’il faisait partie prenante de cette grossesse et m’aidait à avancer sereinement.

Si je vous parle de cela, c’est que j’ai le même comportement maintenant et dans toutes les étapes. Si cela m’a semblé naturel, ce n’est apparemment pas la même chose dans toutes les familles… Je me suis par exemple fait la réflexion lors de l’accouchement. Je poussais depuis 30 minutes sans rien et qu’elle voulait appeler les médecins. Je me suis dit « j’ai confiance en lui, on y arrivera tous les deux ». C’est ce qui s’est passé. Pourtant je suis stressée de nature, mais là, on avançait ensemble. C’est un sentiment inédit pour moi…

Depuis, j’ai entendu moultes fois des remarques du style « ne lui donne pas ce légume, il n’aimera pas, personne n’aime ça » ou « il est trop petit, ne le laisse pas tenter de se retourner. Même son père, parfois, veut tout de suite intervenir lorsqu’il ne réussit pas quelque chose. Au contraire, de mon côté je me dis toujours qu’il va y arriver, et que si c’est pas cette fois si, ce sera la prochaine. Souvent, nous reportons trop nos peurs et dégoûts sur notre enfant. Attention je ne blâme personne c’est tout à fait humain je pense, mais je pense aussi qu’il faut se forcer à se détacher de ces pensées.

Exemple toujours avec la purée : lorsque je lui ai fait celle au brocoli, je me disais que ça n’avait vraiment pas l’air bon, le brocoli seul comme ça. J’adore en salade ou dans un gratin, mais là, ça me dégouttait presque. Mais je me suis dit que ça allait lui plaire, qu’il n’y avait pas de raison, alors je l’ai donné sans arrière-pensée, idem pour les épinards. Par chance, il a adoré. J’ai vu la scène chez une de mes amies avec sa fille et là rien à voir. En proposant les épinards, elle faisait une tête de dégoût parce qu’elle déteste ça, lui disant « beurk comment tu pourrais aimer ça ? c’est vraiment parce qu’on dit qu’il faut tout faire goûter… ». La petite l’a regardé fixement, et a recraché sa cuillère avec force. Perso, j’adore les épinards, mais je n’aurais jamais voulu goûter la nourriture de quelqu’un qui fait cette tête, logique. Les enfants ne sont pas idiots, pourquoi mangeraient-ils quelque chose qui semble presque nous empoisonner ?.

J’ai également entendu le pouffement d’une pharmacienne lorsque j’ai tendu un biberon d’eau à mon fils dans sa boutique, sans lui tenir. Pouffement suivi d’un « il est trop petit c’est idiot » à sa collègue comme si je n’étais pas là. Bizarrement, elle n’a pas moufté en voyant le petit tenir seul son biberon pour boire. Et je ne dis pas là que mon fils est un génie, non ! C’est surtout que dans l’inconscient collectif, un bébé ne peut tenir un biberon à cet âge, alors on ne propose pas, même par jeu. Et il y aurait tant d’autres exemples…

Moi qui suis une stressée de la vie, je me découvre autrement…Je le laisse faire ses erreurs. Il tombera, trébuchera, mais il avancera avec ma confiance. Après, on en reparlera à l’adolescence 😉 

Maman en chantier